Des bosses et des plaies : bilan mitigé pour les Roses...
Pas costaud, s’abstenir ! Un prologue de 3,1 km avec une méchante bosse au milieu, le vendredi soir ; une étape longue de 102 km avec trois sprints intermédiaires et quatre occasions de marquer des points pour le meilleur grimpeur, le samedi ; une étape plate, « courte » de 53 km, le dimanche matin, avant l’ultime explication de l’après-midi sur 93 km, jalonnés par trois sprints et autant d’escalades majuscules. Le magnifique parcours de l’édition 2013 de la Route de Saône et Loire, bien que tracé dans un paysage de carte postale, n’avait rien d’un circuit touristique. Un défi relevé avec enthousiasme par une escouade de cavaliers roses composée de Sylvain et Jean-Michel Maublanc, Philippe Bogaert, Serge Gonçalvès, Jean-Luc Lavet, Patrick Vialettes et Jean-Luc Derayl , avec le renfort d’Olivier Forel passé le temps d’un week-end du bleu de l’Etoile Cycliste Duquesne Oullins au rose de l’ACMV.
Parcours exigeant donc et ambitions assorties au sein d’une équipe à laquelle l’épreuve avait souri lors des deux dernières éditions, notamment en 2012 où le train rose avait annoncé la couleur en imprimant son empreinte sur la course pour permettre à Sylvain de conquérir et conserver le maillot à pois et de remporter la dernière étape … Sylvain qui ,au vu du profil de cette année, pouvait légitimement espérer jouer les récidivistes. Hélas, une violente inflammation, aussi douloureuse que mal placée, ne lui a pas permis de faire honneur à son dossard numéro 1. Il a pourtant tenu à disputer le prologue de La Roche Vineuse dont il a tout de même signé le 5è temps ! Dans la douleur. Douleur tenace qui l’a empêché de prendre le départ le lendemain matin. Depuis, sur avis médical, Sylvain est contraint à un mois de régime sans selle ; ce qui l’empêchera de montrer son maillot tout neuf de champion régional FSGT lors du prochain championnat de France dont le parcours lui permettait de nourrir de légitimes ambitions…
Si la fête était un peu gâchée avant même d’avoir vraiment commencé, chacun garda néanmoins le moral et le sourire au terme de ce prologue où tous assurèrent efficacement leur chrono. Après cette mise en bouche, c’est un menu copieux qui attendait nos sept samouraïs, encadrés par la très efficace Sandrine, irremplaçable dans son rôle de directeur sportif, jouant également avec bonheur les cantinières ; Sandrine, assistée cette année par un néophyte, Jean-Jacques, chroniqueur gastronomique devenu bouffeur de kilomètres, passé des toques blanches aux maillots roses…
Sans refaire ici le film de la course – disponible sur l’excellent site officiel de la Route de Saône et Loire – on en rappellera tout de même les temps forts pour notre bande des sept. Et les émotions n’ont pas manqué, avec dès le samedi, une très difficile deuxième étape, entre Ciry-le-Noble et Sanvignes les Mines. Et des mines, il y en eu pas mal de posées lors de cette étape courue sous un soleil de plomb. Pas du même métal en revanche les jambes de nos coursiers qui tour à tour se montrèrent aux avant -postes. Mais là encore, la malchance était au rendez-vous : alors qu’ils terminaient dans le groupe de tête l’ascension de la principale difficulté du jour, Patrick surpris par le passage en danseuse de Serge heurta sa roue arrière et chuta lourdement… Touché sur tout le côté gauche, Patrick put néanmoins repartir en compagnie de Serge qui l’avait attendu… Mais avec plusieurs minutes de retard. Ils n’en réalisèrent pas moins un joli tir groupé en arrivant dans un second peloton en compagnie de Jean-Luc (Lavet), tandis qu’Olivier faisait briller les couleurs de sa famille d’accueil en réalisant la meilleure performance de l’équipe à l’issue d’une arrivée en côte où Philippe jeta héroïquement ses dernières forces. Parcours un peu raccourci, mais sans indulgence, pour les catégories 4 où l’autre Jean-Luc (Derail), malheureusement unique représentant de l’ACMV, fit de biens beaux débuts dans les courses à étapes….
Soirée calme et coucher tôt pour tout le monde, dans un hôtel 1ère Classe à la périphérie de Châlon-sur-Saône ! Sauf pour Patrick et Jean-Jacques en quête de la pharmacie de garde planquée au fond d’une improbable zone commerciale. Pharmacie accessible uniquement en passant par la case commissariat de police que l’on finit par trouver en dépit d’un GPS programmé par un farceur. Merci Philippe, grâce à toi, on connaît Chalon by night : torride !
Réveil fort matinal le dimanche pour un départ dans la verdure du très joli village de Dracy-le Fort. Le temps est toujours au beau fixe et le moral aussi pour les six qui restent en course. Patrick, pour cause de genou douloureux, est contraint de jeter l’éponge. Mais il n’en perd pas le sens de l’humour pour autant, tout comme Sylvain et l’ensemble d’une équipe résolument soudée, et toujours de bonne humeur. Equipe à laquelle Olivier s’est parfaitement intégré. Et notre bleu devenu rose de répéter à Sandrine : « bravo, pour l’organisation ; c’est super ! » Tu signes quand Olivier ?
De son côté Sylvain joue les bons Samaritains auprès de Cédric Sauphanor, de Lagnieu, qui a cassé sa selle à quelques minutes du départ. Sylvain lui propose la sienne. Sitôt dit, sitôt fait. Une heure plus tard, au terme d’une étape courte mais intense, Cédric Sauphanor passe la ligne… en vainqueur ! Une victoire pour le club, par selle interposée !
Après le déjeuner, suivi d’une pause-sieste dans les pelouses aux abords du départ, c’est un peloton fatigué qui s’élance pour l’ultime étape où le col des Chèvres s’annonce comme un épouvantail. Et ils avaient bien raison d’en faire tout un fromage ! Après une trentaine de kilomètres, c’est une rampe rectiligne qui se profile sous les roues… et sous un cagnard implacable. Après un virage à droite, la pente devient sinueuse et le pourcentage plus raide. Et voilà que Jean-Michel décide de jouer les grimpeurs en se glissant dans un groupe d’attaquants… Il restera intercalé jusqu’à l’approche de la dernière difficulté qui voit Olivier souffrant de la chaleur, céder du terrain. Devant, Serge joue les premiers rôles et le premier rose à l’arrivée. Jean-Luc n’est pas très loin… De son côté Philippe, qui n’a pas récupéré de ses efforts de la veille, est au bout de ses forces et doit se résoudre à abandonner, mais rallie l’arrivée à vélo. C’est dur aussi chez les 4è catégories, même si les organisateurs, pas trop vaches, leur ont épargné le col des Chèvres. Jean-Luc Derail confirme en terminant fort honorablement placé.
Au final, ni victoire, ni maillot distinctif cette année. Mais les Roses n’ont pas pour autant à rougir de leur performance. Serge termine 8è en troisième catégorie. Il est 47è et 1er rose au général où Olivier est 69è, Jean-Luc 71è, Jean-Michel 80è. Jean-Luc D. termine 31è dans sa catégorie où il était l’unique représentant de l’ACMV.
Pour l’histoire, on retiendra que le vainqueur de l’édition 2013 de la Route de Saône et Loire avait la pêche ; il se nomme Eric Brugnon. Régional de l’étape, il porte les couleurs d’Aluze Cycling Eco Team qui comme son nom ne l’indique pas est celui d’un village de la région.
Pour l’année prochaine, rendez-vous est pris. Patrick l’a déjà promis : « pour ma part je reviendrai me venger sur ces p. de routes de Saône et Loire !!!!! C’est dit. »
Jean-Jacques Billon
De la part de toute l'équipe, merci à Sandrine et Jean-Jacques pour leur assistance sur les Routes de Saône et Loire 2013.